L’IA, levier de simplification et d’accélération pour les organisations

employés et IA

L’IA, un solveur intelligent au service des entreprises

Dans cette série, nous explorons l'IA au plus près de ceux qui la développent et l'intègrent dans leur quotidien. Après avoir parlé de gestion des risques et d’inclusion cognitive, ce nouvel épisode nous plonge dans deux domaines clés pour les entreprises : la productivité et l'apprentissage.

Nous avons réuni Jonathan Magat, CEO de Gryzzly, et Matthieu Thomas, CEO de Cards Micro-learning, pour un échange croisé autour d'une question centrale : comment l’IA peut-elle simplifier, accélérer et valoriser l’humain dans les organisations ?

Pour eux, l’IA n’est ni magique, ni mystérieuse : c’est un solveur intelligent, un levier puissant pour :

  • Éliminer les frictions du quotidien,
  • Optimiser l’accès aux savoirs internes,
  • Prédire, recommander, faciliter la prise de décision,
  • Et surtout : rendre l'humain encore plus performant en étant complémentaire à ce qu’il fait de mieux.

Découvrez leur vision, ancrée dans l'expérience terrain, entre pragmatisme, innovation, et lucidité sur les limites actuelles des IA.

Lever les frictions, libérer le potentiel humain

  • Quelles sont vos convictions sur l’IA ?

Matthieu Thomas : L’IA est un solveur, pas simplement un algorithme automatisé. Quand on parle de solveur, on pense à excel et sa capacité à résoudre des problèmes, à créer des formules. L’IA aujourd’hui, c’est un solveur automatique. Il est intelligent, capable de s’améliorer, qui doit être entraîné et amélioré en continu avec des données qui ont du sens et qui sont de qualité. Cela permettra aux personnes qui l’utilisent d’avoir les meilleurs résultats ou réponses possibles à leurs problèmes. C'est exactement comme cela que nous avons perçu l'intégration de l'IA dans Cards pour nos clients. Et cela leur ouvre des champs d’utilisation augmentés et variés.

Jonathan Magat : Ma conviction, c’est que c’est un très bon outil mais il faut faire attention à ce qu’on lui donne. Chez Gryzzly, on a décidé de développer beaucoup de choses en interne parce que nos clients ont peur que des données sortent dans des outils qu’ils ne maîtrisent pas. 

  • Selon vous, à quoi doit servir l’IA (dans le quotidien professionnel) ?

Matthieu Thomas : L’IA doit servir à éliminer toutes les sources de friction que l’on peut avoir au quotidien entre l’humain et les outils que l’on utilise, l’accès à l’information compris.

Jonathan Magat : Notre conviction chez Gryzzly, c’est que l’IA doit automatiser des tâches chronophages, peu créatrices de valeur, ou permettre de créer beaucoup de valeur pour les collaborateurs et les salariés. Tout simplement, parce que l’humain est très bon pour créer du relationnel, pour prendre des décisions. L’IA de son côté est très forte pour automatiser. Le combo des deux est super puissant !  

Comment Cards et Gryzzly intègrent l’IA concrètement

  • Comment l’IA est-elle intégrée concrètement dans vos solutions ?

Matthieu Thomas : Dans Cards, aujourd’hui l’IA permet deux choses : 

  1. créer et générer des contenus : de type texte, quiz, audios, images, des formations, obtenir le plan ou le sommaire d’une formation que l’on va devoir relire et valider.
  2. réadapter et réemployer des contenus déjà existants de type powerpoint, pdf, qui dormaient au fond d’un placard de l'entreprise et qui peuvent être revalorisés.

Jonathan Magat : On a intégré l’IA sous la forme d'outils de suggestion et de recommandation de saisie pour nos clients, et également de graphiques prédictifs pour anticiper les risques sur nos projets. Un fait marrant : au début, on appelait la fonctionnalité “IA”, et cela a fait très peur à nos clients. Parce qu’ils ne savaient pas comment fonctionne l’IA, c’est une boîte noire pour eux. On leur a expliqué, et on a rebrandé la fonctionnalité “Prédiction”, cela a tout changé. 

  •  Quels cas d’usage vous semblent aujourd’hui les plus prometteurs / puissants ou sous-exploités dans ton secteur ?

Matthieu Thomas : Le cas d’usage que je vois, c’est la valorisation et le recyclage des savoirs internes aux organisations. Il y a une masse de données énorme, propre aux experts métiers, aux intervenants externes. On peut se servir de ces données, qui ont donné lieu à de l’animation de formations en présentiel ou en distanciel, pour impacter positivement les équipes et réussir à créer des routines d’apprentissage qui s’insèrent facilement dans le quotidien des équipes. 

Jonathan Magat : On a 4 axes de travail chez Gryzzly, qui nous semblent les cas les plus prometteurs : 

  • Le premier est déjà intégré au produit et a fait l’objet d’un article dans Nature - on en est très fier. Il s’agit de la prédiction et recommandation de saisie, ainsi que de l’anticipation des risques potentiels sur le projet : dépassement budgétaire, de temps prévus, risque sur la marge des projets, etc.  
  • Pour le futur :
    • Proposer des actions, en fonction des risques qu’on détecte, pour pouvoir aider nos clients à mieux traiter le risque et sécuriser leur entreprise.
    • Mettre à jour de manière automatique les calendriers, les plannings des projets et des plans de charge pour aider les collaborateurs à gérer la complexité d’un environnement très large : contraintes des personnes, temps des personnes, budget, deadlines, etc. 
    • Aider au chiffrage des projets : mieux évaluer le temps à passer sur un projet, les pratiques tarifaires à mettre en face. 

  • Quels sont, selon vous, les principaux bénéfices concrets que vos clients tirent de l’IA ? / Comment voyez-vous l’IA accompagner les équipes au quotidien dans les prochaines années ? Quelle est la perception de vos clients ?

Matthieu Thomas : Le bénéfice concret qu’on ne cesse de nous répéter “on a gagné un max de temps”. C’est très intéressant mais surtout ce qui arrive en ligne de mire dans nos retours clients, c’est la qualité et l’efficacité des contenus qui sont créés. L’IA et l’outil en tant qu’assistant intégré dans Cards n’apportent pas seulement un gain de temps, mais aussi une application concrète des savoirs qui ont été apportés. Cela peut paraître assez fou, mais plutôt qu’avec des contenus à rallonge et fastidieux, on arrive à avoir des changements et de vrais bénéfices : un impact sur la performance, sur la qualité de vie au travail, sur la réduction des accidents au travail. 

Jonathan Magat : Le premier bénéfice concret, c’est du gain de temps et de l’exécution. Dans leur métier, de pouvoir produire très rapidement et de créer des livrables. On travaille avec beaucoup d’agences de communication ou d’architecture, des agences web. L’IA leur donne une rapidité d'exécution qui est beaucoup plus forte. Avec l’IA dans Gryzzly, on veut leur simplifier leur quotidien et qu’ils puissent prendre les bonnes décisions au bon moment. 

Les limites de l’IA : pas de magie sans cadre

  • Quelles sont, selon vous, les principales limites actuelles de l’IA dans vos projets ou dans vos usages clients ?

Matthieu Thomas : Le principal problème, c’est que l’IA sans cadre, n’a pas de bon sens, ni d’intérêt. Si on ne contextualise pas la demande, si on ne lui donne pas les réussites, les échecs, etc. Il faut lui apporter un maximum de cadre pour obtenir une aide au quotidien utile à chaque équipe. 

Jonathan Magat : Il n’y a pas vraiment de limite à l’IA, mais dans la perception de l’IA par les personnes. Comment on se projette dans l’usage de l’IA ? On a encore besoin que les gens prennent conscience de ce que l’IA peut faire, de comment on peut l’exploiter, le potentiel est immense. L’enjeu est de comprendre : comment on l’utilise, comment on l’applique et à quel besoin on répond. 

  • Quels métiers ou pratiques vont être le plus transformés par l’IA dans vos domaines respectifs (productivité & sales) ?

Matthieu Thomas : Tous les domaines d’activité. métiers. Chacun a une connaissance, un domaine d’expertise ou une passion, sans pour autant être formateur ou formatrice, expert de la pédagogie ou de l’andragogie, avec une capacité à partager ces connaissances. C’est là où c’est intéressant, on arrive à capter de nouvelles populations qui vont partager leurs savoirs. Avec Cards et l’intégration de l ‘IA, on s’ouvre à une multitude de métiers et d’organisations qui peuvent désormais partager leurs connaissances et leurs domaines d'expertise sans être un expert de la pédagogie et de l’andragogie.  

Jonathan Magat : Je pense que les métiers liés à la création et production vont être très impactés, par exemple tout ce qui touche à la création éditoriale. Certains ont peur car ça peut les remplacer, mais cela va aussi permettre de produire beaucoup plus vite, d’itérer et d’affiner. Finalement, ils pourront traiter plus de projets clients, vendre plus et différemment. 

  • Si vous deviez imaginer un usage de l’IA encore impossible aujourd’hui, ce serait lequel ?

Matthieu Thomas : Anticiper toutes les futures évolutions liées au contexte et aux enjeux - est-ce que l’IA aurait pu anticiper l’arrivée du covid ? Peut-être, avec quel degré de probabilité ? Certainement plutôt faible. Au final, ça a bouleversé beaucoup de comportements et généré des changements dans le monde entier. On a une capacité à remettre en cause beaucoup de choses, à anticiper des scénarios futurs, mais l’IA reste peu efficiente dans la capacité à prédire et anticiper de manière certaine des changements qui peuvent bouleverser notre organisation aussi bien personnelle que professionnelle. 


Jonathan Magat : Je me demande quel usage on pourrait trouver pour l’IA pour les métiers manuels. Ma conjointe fait pousser des fleurs dans un champ. Elle peut l’utiliser pour prévoir ses plans, ses cultures, mais dans le travail vraiment manuel, je ne vois pas tellement comment l’IA peut aider. 

  • Y a-t-il une idée reçue sur l’IA que vous entendez souvent et que vous aimeriez déconstruire ?

Matthieu Thomas : c’est magique. C’est l’effet wow. Quand pour la première fois on se lance les deux mains dans l’IA, on se dit que c’est bluffant et magique. Non c’est faux, c’est ultra entraîné, ultra intelligent, et automatisé pour nous permettre d’anticiper les questions qu’on va poser. Ça n'est absolument pas magique. 

Jonathan Magat : L’IA, ça n’est pas magique du tout. C’est certes un peu obscur, mais ça ne fait pas tout, ça peut délirer, dire des choses fausses, on peut passer des heures à essayer de faire faire quelque chose à un IA sans que cela marche. 

  • L’IA en un mot ?

Matthieu Thomas : En un mot “levier” : levier d’automatisation, de facilitation, de transmission, d’impact d’ancrage. Le mot “lever” est assez fort puisque c’est ce qui nous permet d’aller de l’avant, de transformer nos métiers, nos organisations. 

Jonathan Magat : J’ai envie de dire “possibilité” parce que l’IA rend accessible des choses qui l’étaient moins avant. Et ça permet de transformer une idée, en 4, 5 itérations et de penser plus vite plus loin. 

En un mot : l’IA est un levier…

Et ouvre un champ de possible immense : Pour Gryzzly comme pour Cards, l'IA est un levier d’évolution majeur pour mieux faire, pour transformer nos organisations, nos métiers en les rendant plus efficaces et de meilleure qualité. Dans leurs secteurs, l’IA ne remplace pas l’humain : elle lui ouvre de nouvelles possibilités. Elle permet à plus d’acteurs de partager des savoirs, d'industrialiser la créativité et de mieux capter l’expertise là où elle existe et de mieux la valoriser au sein des entreprises et auprès des parties prenantes externes.

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