Les green bonds : outil de la finance durable
Dossier
March 3, 2021

Les green bonds : un outil financier plus durable

Les émissions d’obligations vertes (green bonds en anglais) se sont imposées comme un levier clé vers la transition énergétique et écologique. Une green bond est une émission obligataire que lance une entreprise, une organisation internationale ou une collectivité locale sur les marchés financiers pour financer un projet ou une activité à bénéfice environnemental. Les émissions de « green bonds »devraient atteindre 400 milliards d'euros en 2021. Retour sur cet outil financier qui séduit les investisseurs en quête d’impact sociétal et de performances financières.

A quoi sert un green bond ?

Les green bonds sont des obligations spécifiques car ils financent exclusivement des projets ayant un impact positif sur l'environnement. Les obligations vertes sont émises par des établissements publics ou des entreprises. Elles s'adressent au marché traditionnel des grands investisseurs qu'ils soient gestionnaires d'actifs, banques ou acteurs du monde de l'assurance. Les green bond attirent plus particulièrement les investisseurs responsables qui recherchent un double bénéfice financier et environnemental. 

Comment le marché des obligations vertes s’est-il développé ?

Le marché des obligations vertes est né en 2007 lorsque la Banque européenne d’investissement (BEI) a lancé sa première obligation visant à protéger le climat. La Banque mondiale lui a emboîté le pas en 2008, et les années suivantes ont été marquées par un volume modeste mais grandissant d’émissions par des entités gouvernementales et des collectivités locales.

Le marché s’est réellement mis en marche après la publication des Principes applicable aux obligations vertes (« Green Bond Principles »), en 2014. Ils ont contribué à accroître la transparence pour les investisseurs et à clarifier les exigences pour les émetteurs, ce qui a nettement joué sur le volume et la diversité des émetteurs.

A la fin des années 2010, deux nouvelles tendances majeures ont marqué ce marché : une forte hausse des émissions d’obligations d’entreprise, et le lancement des premières obligations souveraines. Les obligations vertes d’entreprise ont surtout été émises par les services aux collectivités, les banques, l’automobile et l’immobilier, ce qui semble logique compte tenu de la nature de leurs activités.

Les émissions d’obligations environnementales devraient exploser en 2021

Le marché des obligations vertes est en forte croissance. Il a bondi de près de 50% en 2019. Avec plus de 12 milliards d'euros émis en 2019, la France se hisse à la première place mondiale. Poursuivant leur croissance, les émissions de« green bonds » devraient exploser et atteindre 400 milliards d'euros en 2021.

De nouveaux Etats sont attendus sur le marché. L'Italie, l'Espagne, le Royaume-Uni et potentiellement l'Autriche, vont émettre leurs premiers green bonds tandis que l’Allemagne et la France vont poursuivre leur programme, avec le lancement de nouvelles obligations. 

L'appétit des investisseurs pour ces titres qui financent la lutte contre le réchauffement climatique ne se dément pas.

Comment s’assurer qu’un green bond finance véritablement des projets verts ?

Le green bond se présente comme un emprunt obligataire classique. Un acteur public (Etat, collectivité...) ou privé (entreprise, banque...) émet sur les marchés financiers une obligation, afin notamment de diversifier ses sources de financements, qui va être rachetée par des investisseurs. La spécificité des obligations vertes est à chercher du côté de leur finalité : elles servent uniquement à financer des projets verts compatibles avec la transition énergétique et écologique.

Le green bond se pare en effet d'un certain nombre de pré-requis avant et après émission, qui doivent permettre notamment d'assurer la transparence des opérations vis-à-vis des investisseurs. Outre la communication autour des projets ciblés, les émetteurs privés sont également tenus de rendre régulièrement des comptes sur l'utilisation des sommes empruntées.

En France, où les sujets de traçabilité et de reporting sont bien pris en compte, des acteurs externes peuvent intervenir au cours du processus. C'est le cas par exemple des agences Vigeo ou Oekom qui, au moment de l’émission, vérifient que l’émetteur a mis en place un processus de sélection des projets qui vont être financés. L’idée est de valider un certain nombre de critères assurant que le bond est vraiment vert.

Les "Sustainability-linked bonds"

Le produit phare de la finance verte n’est toutefois plus l’unique moyen pour un émetteur de financer sa transition. Les "Sustainability-linked bonds" devraient également connaître un essor en 2021. Encore très jeune, l’International Capital Market Association (ICMA) en a édicté les principes en 2020. Contrairement aux Green bonds, les fonds levés par un Sustainability-linked bond ne sont pas fléchés vers des projets verts identifiés. L’obligation permet à l’émetteur de financer son activité générale, mais est conditionnée à l’atteinte d’objectif environnementaux ou sociaux, sous peine d’un coupon plus élevé.

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