Bitcoin et consommation d'énergie : vers une blockchain propre ?
Investissement
June 2, 2021

Bitcoin, blockchain et environnement

Que coûte le Bitcoin en consommation d'énergie ?

Le krach financier de mars 2020 engendré par la mise en confinement du monde entier avait projeté les marchés et le Bitcoin au sol. Le 17 mars 2020 il cotait autour de 5000€. Suite à cet événement, le halving de mai 2020 a lancé une nouvelle période d'augmentation des prix de la crypto-monnaie de référence, relançant petit à petit la hype autour du crypto world avec son lot de promoteurs et de détracteurs.

Quatre ans après le pic de 2017, la différence notable est tout de même dans la modernisation des technologies (algorithmique et puissance de calcul) et dans le développement de l'adoption de cette classe d'actifs avec l'arrivée importante de business et d'institutions et demain de régulation.

Un des sujets qui revient fréquemment dans la bouche des détracteurs, parmi d'autres, est le sujet de la demande énergétique. Le Bitcoin est un puits à énergie. Il représente un gaspillage colossal à une époque où les enjeux en terme de réduction des gaz à effet de serre et de consommation énergétique sont à juste titre d'actualité et sans aucun conteste un sujet d'avenir.

Pourquoi le Bitcoin nécessite tant d'électricité a être produit ?

Lorsque des mineurs interviennent sur la chaine, leur travail consiste principalement à résoudre des problèmes cryptographiques. Cette compétition mathématique nécessite une quantité d'énergie importante et le mineur remportant le calcul empoche les bitcoins générés par la certification de la transaction (POW : Proof Of Work).

Les calculs étant devenus plus complexes au fil des années et au fur et à mesure de l'augmentation du prix du Bitcoin, la demande en énergie de la blockchain Bitcoin a suivi. En effet, l'objectif des mineurs est d'augmenter leur puissance de calcul (hasrate) pour rester dans la course. Le développement et la structuration de la filière ont donc engendré une hausse globale mais aussi locale de la demande en énergie.

Mais il y a eu une autre conséquence d'importance. Les mineurs, autrefois des particuliers, se sont fait sortir de la course au profit de mineurs professionnels. Des "usines" à bitcoin ont éclot un peu partout à travers le monde, intégrant petit à petit des nouvelles technologies plus efficientes (hardware et software).

Le besoin en énergie du réseau bitcoin

Si on prends quelques éléments pour fixer les idées, voici le besoin en énergie du réseau bitcoin. Cette analyse a été réalisée par l'université de Cambridge. Les données datent un peu, mais les ordres de grandeurs ne varient pas trop. Les données les plus récentes en la matière date de 2019.

  • Si le réseau Bitcoin était un pays, il serait positionné à la 29ème place dans le palmarès des plus gros consommateurs d'électricité et nécessiterait à peu près la demande énergétique d'un pays comme la Norvège.
  • A la date où les études ont été réalisées, le Bitcoin représentait 0,58% de l'énergie consommée à l'échelle mondiale.
  • Le réseau pouvait être alimenté 11 fois par la production d'électricité provenant des énergies renouvelables
  • Et en terme de gaspi, les appareils laissé en veille, rien qu'aux USA consommaient, chaque année, 1,7 fois l'énergie nécessaire à l'alimentation du réseau.

Ces chiffres n'ont évidemment pas pour objectif de justifier la dépense, mais de remettre les choses dans leur contexte afin de se focaliser sur les solutions plutôt que sur les problèmes.

Quid de l'énergie renouvelable dans le mix nécessaire au réseau bitcoin

Alors quid de la provenance de cette énergie. Une étude récente de l'université de Cambridge a mis en évidence que 76% des cryptomineurs étaient sensibilisés à la problématique de la consommation énergétique de leur activité. Plus précisément, 39% de l'énergie demandé par le réseau Bitcoin provient déjà de sources renouvelables.

Il y a donc du progrès encore à faire, mais la prise de conscience des différents acteurs est là, à l'image de ce qu'ils se passent dans le monde de la tech (cloud et datacenters).

A un niveau plus local, on voit aussi des initiatives incitant les crytpomineurs à utiliser des surplus de production énergétiques. Une énergie déjà produite qui serait de toute manière perdue (hydro-électricité en chine, Stranded Gas au USA, production photovoltaïque, géothermie en Islande..) Les sources d'optimisation sont nombreuses et l'objectif d'arriver à un réseau Bitcoin qui serait "propre" est accessible.

Des acteurs de la tech (Elon Musk et Jack Dorsey, pour ne citer qu'eux) poussent l'écosystème crypto dans cette prise de conscience écologique de la blockchain. Ils suggèrent que les mineurs pourraient également se positionner en acheteur en dernier ressort des surplus de production d'électricité. Un récent papier (BCEI : Bitcoin Clean Energie Initiative) a reçu des soutiens de poids.

Vers une blockchain propre ?

Ces initiatives on un intérêt : développer la filière Blockchain en intégrant au plus tôt les logiques environnementales et en les rapprochant des logiques de profitabilité nécessaires au développement du secteur.

En résumé, même si en valeur absolue, la demande en énergie de la blockchain est colossale, elle reste réduite en proportion et son intégration dans la chaine de production d'énergie verte ou dans la gestion de surplus pourrait être une bonne manière faciliter son développement tout en assurant que celui-ci se fait en accord avec les enjeux supérieurs qui sont ceux de la préservation de l'environnement.

Suivez toutes nos actualités par mail !

Abonnez vous à notre newsletter en laissant votre mail ci-dessous

Merci pour votre mail !
Oops! Il semble y avoir une erreur sur le mail renseigné ..

Nos derniers articles