Candidature HUB612
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Comment appréhender les effets de la blockchain sur le système bancaire ? Pour répondre à cette question, il convient dans un premier temps de comprendre cette technologie pour ensuite analyser ses usages. Pour y parvenir, nous avons demandé à Gilles Fedak, chercheur en informatique, CEO et cofondateur de l’entreprise de blockchain lyonnaise iExec, de nous expliquer comment cette technologie bouleverse le secteur des services financiers grâce à ses capacités et applications uniques. Cette technologie révolutionnaire est en effet destinée à améliorer chaque secteur de l’industrie financière traditionnelle, y compris la banque de détail,
les marchés de capitaux et la gestion d’actifs. Explications.
La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée et fonctionnant sans organe central de contrôle. La blockchain prend la forme d’un registre qui recense des données, généralement des transactions entre particuliers. Ces transactions sont regroupées dans ce qu’on appelle des blocs qui sont reliés entre eux, d'où le nom blockchain (chaîne de blocs). Le seul moyen de modifier la blockchain est d'ajouter un bloc, il n'est pas possible de changer un bloc existant.
La blockchain est un assemblage intelligent de technologies éprouvées telles que la cryptographie, les communications « pair à pair » et la théorie des jeux. « C’est bien cette création de valeur démocratique, par et pour tous, qui chamboule les possibles en offrant à la fois des opportunités jusqu’alors inaccessibles » détaille Gilles Fedak.
En 2008, une monnaie numérique, sécurisée et décentralisée, est lancée sur internet : le Bitcoin. Son fonctionnement repose sur la technologie blockchain. Avec le Bitcoin, il est possible de réaliser des transactions numériques à grande échelle sans l'aide des banques.
Alors qu’elle n’était qu’un simple support, la blockchain se révèle aujourd’hui être un outil au potentiel immense, avec un champ d’applications très large. D’autres monnaies respectant les mêmes propriétés (actifs qui s'échangent de pair-à-pair, sans tiers de confiance, sans support physique, non régulés par un organe central, non indexés sur le dollar ou l'or) que le Bitcoin ont été développées depuis : les fameuses cryptomonnaies (l’AMF leur préfère le terme de
“crypto-actifs”), également appelées sans distinction monnaies virtuelles, crypto-actifs, monnaies électroniques ou encore monnaies numériques.
Avec Internet, il est possible d’échanger des informations de pair-à-pair : nous pouvons nous envoyer des messages, des photos ou des fichiers directement de particulier à particulier. Concernant les actifs (ou autres objets de valeur) et notamment l'argent, il faut passer par un intermédiaire. En effet, lorsqu'un émetteur envoie une photo, il envoie une copie au destinataire et possède toujours l'originale. Cette situation n'est pas envisageable pour l'échange d'argent : après avoir envoyé 10 €, il est nécessaire que l'émetteur ne dispose plus de ces 10 € et qu'il ne puisse plus les utiliser une deuxième fois. D'où la nécessité de passer par des banques ou plateformes de paiement internet comme Paypal.
Avec la blockchain, il est désormais possible de s'échanger de la valeur sur internet directement de pair à pair, sans intermédiaire. C’est là toute la différence. La blockchain s’impose ainsi comme une alternative au système bancaire en place.
« La façon dont on développe des places d’échanges pour les cryptomonnaies est différente. Les programmes informatiques doivent en effet être plus courts car les coûts d’exécution sont très élevés. Les développeurs ont dû réinventer une nouvelle façon de coder, ce qui a généré de nouvelles façons de trader » explique Gilles Fedak CEO et cofondateur de iExec.
Dans les services de finance traditionnelle, pour échanger des dollars contre des euros, on passe par un carnet d’ordres. Mais il n’est pas possible de coder cela dans la blockchain. De nouvelles façons de gérer les carnets d’ordre sont donc apparues : les pools de liquidité gérés par des algorithmes. « Nous pouvons donc dire que la technologie a réinventé la façon de trader. La blockchain Introduit de nouvelles façons de rémunérer de l’argent » résume Gilles Fedak.
En conclusion, la Finance Décentralisée (DeFi), regroupe des applications qui reposent sur la blockchain et ayant pour but de remodeler l’accès et l’utilisation d’outils et services bancaires et financiers traditionnels. La DeFi repose sur la blockchain. L’idée centrale est donc de créer un système financier et monétaire alternatif permettant de transcender les limites du système actuel en redonnant le contrôle aux utilisateurs via la suppression d’intermédiaires ou d’organes de contrôle central. De nouveaux services bancaires et financiers apparaissent : ils sont de pair-à-pair, décentralisés, sans intermédiaire, instantanés, immuables, transparents, bien plus rapides et moins chers que les services classiques.
